« J’ai honte d’aller aux toilettes » : déféquer, une gêne au féminin ?

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Mélaine

Selon une enquête IFOP de mai 2022 [1] 86% des femmes et 72% des hommes salariés disent souffrir ou avoir souffert d’au moins un trouble digestif. Une enquête qui a pour nom le « poop-shaming au travail ». Littéralement, la « honte du caca ». Un malaise pouvant aller jusqu’à la parcoprésie : la phobie des toilettes. D’où vient ce phénomène? Comment y remédier? Pourquoi devrions-nous apprendre à plus nous écouter? Nous vous expliquons tout dans cet article.

La honte d’aller aux toilettes : une question d’éducation et de séduction ?

C’est bien par-là que tout commence : l’enfance. Dès notre plus jeune âge, à peine celui de la préhension des objets, petites filles et petits garçons apprennent que bien des choses sont sales. Nous l’avons presque tous entendu enfant : « ne touche pas, c’est caca » ? [2]. Les excréments, comme des choses qu’il faudrait éviter de toucher ou d’approcher au risque d’être contaminé. Les déjections, l’inverse du propre. Et pourtant, ce « caca » n’a rien de sale.

Dans notre société, on apprend que le propre, c’est beau. C’est pur, frais et net comme un idéal qu’il faudrait atteindre, en permanence. Plus encore s'agissant d'une petite fille. Ne contraignons-nous pas nos enfants à se récurer à la moindre tâche ? Ils se doivent d’être propres en toutes circonstances, de sentir bon. On offre désormais aux nouveau-nés des eaux de toilette. On masque, on élimine, on a peur et honte de la moindre saleté et odeur. De tout ce qui pourrait être « caca ».

Le résultat se répercute directement sur notre rapport aux toilettes, condamnées à être appelées « le petit-coin », comme si on y faisait quelque chose qui devait être dissimulé. Presque honteux.

91% des femmes et 88% des hommes ont honte des odeurs qu’ils laissent derrière eux aux toilettes. 89% des femmes et 85% des hommes, des bruits. Et 63% des femmes ainsi que 54% des hommes ont peur que d’autres ne soient en train de les imaginer à la selle !

19% des français se disent incapables de déféquer à leur propre domicile quand d’autres personnes se situent à proximité des WC et 38% à ne pas pouvoir dans les lieux publics.

Dans le monde du travail 36% à 50% des salariés se retiennent d’aller à la selle. Les salariés français adoptent ainsi des stratégies d’évitement qui peuvent devenir problématiques sur le long terme.

Des stratégies d’évitement au mal-être : quand la honte prend le dessus sur notre santé.

Rappelons que l’AFV (Association Française d’Urologie) recommande d’aller aux toilettes toutes les 3 heures [3]. Les chiffres ci-dessous ,fournis par l’IFOP [4], prouvent que nous nous retenons d’y aller.

Le « pourquoi », nous le savons : par honte et/ou par gêne.

Le « comment » est une autre histoire. Comment faisons-nous pour nous retenir aussi longtemps, au risque de connaître la parcoprésie [5]?

Prenons l’exemple d’un salarié. Il met au point des stratégies d’évitement très simples, qu’elles soient conscientes ou non :

  • Boire moins que nécessaire, rendant ainsi le terrain propice à la déshydratation et à la constipation.

  • Manger moins que ce qu’il souhaiterait provoquant un manque de concentration.

  • Aller aux toilettes avant d’aller au travail / en rentrant chez eux à midi.

  • Aller dans des toilettes publiques hors de son travail

  • Et pour 11% des salariés, le choix de se médicamenter (antidiarrhéiques)

Et lorsque le salarié est contraint de ne plus pouvoir se retenir, il met en place de véritables stratagèmes, que l’on retrouvera également dans la sphère intime :

  • Fermer toutes les portes

  • Mettre de la musique

  • Mettre du papier dans l’eau pour amortir le bruit

  • Enclencher le robinet / la chasse d’eau pour masquer le bruit

Des techniques utilisées par 63% des français au moins une fois dans leur vie.

Le résultat ?

  • 62% ont connu ou connaissent actuellement des problèmes de constipation.

  • 61% ont connu ou connaissent actuellement des troubles de la digestion.

  • 23% ont connu ou connaissent actuellement des problèmes d’irritation du colon

  • 13% ont connu ou connaissent actuellement des problèmes d’encoprésie [4]

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Pour aller plus loin :

Le propre et le sale : l'hygiène du corps depuis le Moyen Age, Georges Vigarello

[1] https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2022/05/PPT_Ifop_Poop_Shaming_12.05.2022.pdf
[2] Du grec ancien κακά : « les mauvaises choses »
[3] https://www.urofrance.org
[4] https://www.ifop.com/publication/le-poop-shaming-au-travail-un-enjeu-managerial-une-problematique-de-genre
[5] La parcoprésie est un trouble qui se caractérise par une peur de déféquer ailleurs que chez soi.
[6] Trouble de l’incontinence fécale